mes paupières lèvent le jour
Tu insistes encore pour fabriquer quelque chose
Les paupières sont tirées mais tu es toujours là
Tu racontes un immeuble et tout un peuple couchés
Et tout au bout un vide où la mer s’arrêtera
Des navires où les hommes ont la tête coupée
Une grotte où l’homme n’a jamais rêvé
Des comètes arrêtées dans leur course par ta voix
Des enfants immenses qui jouent toujours à la guerre
Et mon corps qui traîne comme un tapis à terre
La lune est bien belle quand tu la lèches pour moi
Et les oiseaux commencent à fabriquer quelque chose
Dans mes oreilles surprises puisque tu n’es plus là
Quand allongé j’entretiens ma position dans le lit
Comme tous les petits matins
Mes paupières lèvent le jour.
Jean-Claude Goiri